François Schneider
« Il fut un temps ou les colporteurs jouaient un rôle extrêmement important dans les campagnes. Ils permettaient des échanges indispensables entre contrées et diffusaient aussi certaines nouvelles. Ni nos campagnes ni nos villes n’ont besoin de plus de marmites, ni de sel de nos jours. Nous ne manquons plus, pour la plupart, de nécessités de base. Alors que la surface urbanisée et bitumée augmente sans cesse, que nous importons toujours plus de biens inutiles, que les voyages augmentent en vitesse et en distance, et que nous emplissons nos décharges de matériaux à courte vie ou de produits demi-usés, une très large part des médias et de la classe politique est vouée à un culte étrange de la croissance et du toujours plus. Notre société ne manque pas de biens et services, nous manquons par contre de partage des richesses, et nous manquons de décroissance du niveau moyen de consommation. Le niveau de consommation de ressources et de pollution attribuable aux pays de l’OCDE (la France en fait partie) crée un risque pour les écosystèmes mondiaux et un modèle dévastateur. Face au blocage des canaux d’information nous avons besoin de nouveaux colporteurs, non plus des colporteurs de biens, mais des colporteurs d’idées et de débats, des colporteurs de décroissance. »
François Schneider : http://www.decroissance.org/francois/